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Les Hôtes

par Eric QUESNEL 20 Décembre 2019, 14:17 Pourki-pourkoi

J'ai souvent parlé des insectes et des refuges, mais quels sont les insectes qui utilisent les refuges ?

Cet article est l'occasion de faire un récapitulatif des hôtes des structures dans mon jardin dans la région parisienne. Sous chaque photo, quelques précisions quant à l'usage fait du refuge par l'insecte cité et sa période approximative d'arrivée dans le cycle de biodiversité.

L'osmie rousse. Souvent la première à utiliser les refuges c'est aussi la première de la saison et certainement une des plus faciles à observer. Peu craintive il est aisé de s'approcher et d'observer son comportement.

L'observation de base consiste à regarder les mâles, premiers sortis, attendre les femelles, premières pondues dernières sorties. Le ballet est incessant et les places sont chères pour les quelques élus.

De la même famille mais plus petites, les mégachilles arrivent un peu plus tard dans la saison. Leur brosse à pollen ventrale les rend assez facilement identifiables, du moins pour les femelles puisque les mâles en sont dépourvus.

Chez moi elles utilisent beaucoup les sections de roseaux de moins de 5 mm de diamètre. 

Les isodontes sont arrivées dès la seconde année. Chasseuses de sauterelles elles apprécient les hautes herbes dans lesquelles évoluent leurs proies. Elles en endormiront plusieurs pour nourrir les larves durant l'année de croissance de celles-ci. Très original et peu discret, leur nid est fermé avec des brins d'herbe qui dépassent parfois beaucoup.

Leur préférence va vers des bois percés au-delà de 7 mm, mais elles n'hésiteront pas à utiliser une chaise en aluminium avec des trous sous les tubes de l'assise.

Les hériades, truncorum, pour celle-ci, tout comme les osmies font partie des Megachilidae. Estivales et beaucoup plus petites elles sont aussi plus rapides. La brosse ventrale est la preuve que les larves se nourriront de pollen dans leur phase de croissance.

Bois creux naturellement ou bois percés, elles sont capables d'utiliser les 2.

Beaucoup plus petite que la star des Osmie, la caerulescens est aussi beaucoup plus tardive en saison. Ce n'est que vers la troisième ou quatrième année que j'ai eu l'occasion de l'observer.

Leur taille leur fait préférer des bois creux de petite section. Roseau, bambou ou Forsythia sont adaptés à cette espèce.

Changement de famille (Colletidae ) avec l'Hylaeus. Je ne l'ai jamais vu nidifier, mais elle est revenue plusieurs jours de suite. Il est aussi possible qu'elle est fait de la récupération. En effet, lors des éclosions, les bouchons et parois intermédiaires sont démolis et des "miettes" se trouvent en quantités à proximité immédiate des nids.

Le pemphrédon est le seul (chez moi) qui n'utilise pas les tiges creuses et préfère les bois à pulpe pour creuser son nid. Framboisier, sureau ou ronce lui conviennent.

De la famille des Crabronidae, c'est un chasseur redoutable et un auxiliaire efficace dans le contrôle de la population des pucerons.

Vaste genre que les Ancistrocerus qui utilisent des matériaux différents en fonction des espèces. Celui-ci réemploie un nid utilisé au printemps précédent par une Osmie. Il sera fermé par un mélange assez similaire à base de terre. D'autres Ancistrocerus utilisent de la résine, du bois...

Nombre d'entre eux nourrissent leurs larves avec des chenilles.

Les Lasioglosum. ne sont pas des habitués des refuges. Et pour cause. Leur préférence est le nid dans la terre. 

Ce refuge est un "muret" en bois rempli de terre, muret qui m'a donné l'occasion d'observations sans vivre à genoux. voir l'article :  http://refugespourinsectes.over-blog.com/2016/11/muret-vegetalise.html

Deuxième utilisateur de ce refuge en terre vertical, le Gorytes. Je lui jamais vu de proie mais il semble que leurs préférences aillent vers les Homoptères dont font partie les cicadelles qui ont fait leur apparition la même année.

Il est fort probable et logique que l'ordre d'arrivée soit à l'inverse et que la proie soit arrivée la première.

Pour celle-ci je n'ai aucune preuve de son séjour dans une de mes structures mais il paraît qu'elle pourrait au moins s'y cacher. Alors dans le doute j'ai ajouté la Chrysope à la liste.

A défaut d'être un hôte de refuge elle est un autre auxiliaire intéressant au jardin.

Ces 2 derniers ne nidifient pas dans les refuges. Cependant le frelon n'hésite pas à venir prélever de la cellulose sur les bois les plus tendres des grosses structures.

Et pour finir, ci-dessous notre phénoménale Xylocope passera visiter les bois les plus gros pour tenter d'y forer son nid. Etant donné les dimensions de la bête, on imagine son attente au niveau du nid.

Un vieux lilas de mon jardin ayant servi de refuge j'ai pu constater que la position verticale du bois lui convenait bien et que 50 cm semblaient un minimum pour s'installer.

Un prochain article abordera les hôtes sans scrupules qu'ils soient de type coucou ou parasite.

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commentaires
H
comme d'habitude c'est superbe.<br /> Passe de belles fêtes de fin d'année avec tous les tiens et tiennes (Etienne tiens le bien!!!!)<br /> A bientôt sur les "ondes" ou bien en Bretagne ou vous serez les bienvenus.
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Q
Merci pour tes encouragements !<br /> Un nouveau terrain de découverte à partir de cette année puisque refuges pour insectes part s'installer dans l'Aube. Pour nous cela sera dans 4 ans. D'ici là, mise en place des cultures longues et gestion de la terre pour nos futures cultures.<br /> Au plaisirs.

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